Colère et Temps : Essai politico-psychologique, Peter Sloterdijk

la colère comme moteur de l’histoire en Occident, telle est la thèse de Peter Sloterdijk dans cet ouvrage, un sentiment de revanche dont se sont parfaitement servis tous les grands mouvements socio-politiques de l’histoire pour arriver au pouvoir.


La colère, inhérente à l’être humain et exprimée depuis le premier texte narratif, l’Iliade, a été pour Sloterdijk le canal par lequel deux grands mouvements ont prévalu dans certains moments historiques : le christianisme, avec sa colère reportée au jugement final et le communisme, avec la colère canalisée vers la lutte des classes.


En particulier Le christianisme a trouvé la solution de reporter la vengeance dans l’au-delà. Ceux qui s’aventuraient dans cette vallée éternelle de larmes étaient punis avec une vengeance plus sévère. La colère est devenue l’un des sept péchés mortels et Dante a montré comment la vengeance en enfer périt. Sous le pape Jean-Paul II, en revanche, l’exemple positif a été propagé. Toute une série de béatifications et de canonisations ont montré au croyant que l’amour et le bien sur terre sont effectivement possibles.